Des organisations africaines de restauration rejoignent un réseau mondial en 2025

27 Jan 2025

13 initiatives communautaires en Afrique, en Amérique latine et en Asie intègrent le réseau GLFx, du Global Landscapes Forum, pour lutter contre la dégradation des sols, la crise climatique et la perte de biodiversité, tout en promouvant des moyens de subsistance durables. 

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Bonn, Allemagne (27 janvier 2025) — Treize initiatives communautaires dédiées à la restauration des écosystèmes ont rejoint en 2025 le réseau des sections GLFx, du Global Landscapes Forum (GLF). Principalement dirigées par des jeunes et des femmes, ces organisations sont actives au Brésil, en Bolivie, au Tchad, en Colombie, en Équateur, aux Philippines, en Inde, en Indonésie, à Madagascar, au Nigeria, en Tanzanie et au Vietnam. 

GLFx est un réseau mondial d’organisations locales qui restaurent les paysages et plaident pour des réformes politiques en faveur de la nature et des populations. Ce réseau relie les sections à des partenaires stratégiques à travers le monde et leur offre un accès à des occasions d’apprentissage, de visibilité et de financement, afin de renforcer leurs activités de gestion, de gouvernance et de restauration des paysages. 

Les nouvelles sections GLFx se concentrent sur la restauration communautaire des écosystèmes, l’amélioration des systèmes alimentaires et la résilience climatique. Leurs initiatives incluent l’agroécologie, l’agriculture régénérative, la conservation de la biodiversité, l’écotourisme, les approches bioculturelles, la plantation d’arbres, la gestion de l’eau et des déchets, ainsi que des programmes d’échange de connaissances. Elles abordent également des politiques relatives aux droits fonciers, à la gouvernance et à l’équité de genre. 

À sa cinquième année, le réseau GLFx passe de 38 à 51 sections communautaires au Sud global. Ces nouvelles sections cherchent à avoir un impact sur plus de 7000 familles, des agriculteurs, des femmes et des jeunes, en favorisant une gestion inclusive des paysages dans les chaînes montagneuses des Andes et de l’Himalaya, les biomes du Cerrado et de la Caatinga au Brésil, les zones côtières et îles d’Asie du Sud-Est, les zones humides d’Afrique de l’Ouest, ainsi que les lacs, forêts tropicales et terres arides d’autres régions du monde.  

« Être sélectionné comme une section GLFx est une reconnaissance précieuse de notre engagement pour le développement durable. Cela renforce notre crédibilité et offre une occasion unique de collaborer à l’échelle mondiale, tout en valorisant nos efforts locaux pour la restauration des paysages et l’autonomisation des communautés au Tchad », dit Ganda Bini Djabou, du GLFx Moyen-Chari  

« GLFx est le premier réseau international auquel Fandroakando adhère. Cela représente une ouverture accrue vers l’extérieur, permettant à l’équipe de l’ONG de renforcer ses connaissances, de partager ses expériences et de faire connaître ses réalisations », dit Noromampiandra Razafindrakoto, du GLFx Farankaraina. 

Les nouvelles sections GLFx en Afrique 

  • GLFx Calabar est dirigé par l’organisation de jeunes Biodiversity Rescue Club (BRC). Il opère dans les zones humides de Calabar, une ville portuaire située sur une colline et l’un des plus anciens centres commerciaux du Nigéria. Cette section met en œuvre la restauration communautaire des mangroves et des initiatives d’éducation environnementale, en bénéfice des moyens de subsistance locaux, la biodiversité et la capture de carbone à Esierebom, une communauté touchée par la déforestation, la pollution et la perte d’habitats.  
  • GLFx Farankaraina, dirigé par l’ONG Fandroakando, pilotée par des femmes dans le nord de Madagascar, dans la forêt de Farankaraina, gérée par des communautés locales et abritant des mammifères, reptiles et oiseaux, dont les lémuriens emblématiques, caméléons et fossas. Cette section vise à élever le niveau de protection de la forêt de Farankaraina, tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés, en restaurant leur forêt et en préservant la biodiversité. GLFx Farankaraina mène également des initiatives d’éducation environnementale, de recherche et d’écotourisme. 
  • GLFx Mwanza est dirigé par Nourish Africa, une organisation pilotée par des femmes et basée dans la ville portuaire de Mwanza, en Tanzanie. La section œuvre pour l’atténuation des changements climatiques et l’équité de genre à travers l’éducation environnementale, la restauration des écosystèmes menée par des jeunes, l’agriculture durable et le renforcement des chaînes de valeur. GLFx Mwanza vise à planter cinq millions d’arbres dans la région pour inverser la dégradation des sols. 
  • GLFx Moyen-Chari est géré par le Consortium pour la Promotion des Initiatives et du Développement, une organisation dirigée par des jeunes à Sarh, ville riveraine et le troisième plus grand centre urbain du Tchad. Cette section se concentre sur des actions en faveur de la résilience climatique et de la lutte contre la désertification. Cela passe par la gestion des terres arides et des eaux dans le bassin du fleuve Chari, la promotion de politiques sur la tenure foncière, la surveillance des écosystèmes, l’agroforesterie et la défense de l’inclusion des femmes dans les programmes d’éco-entrepreneuriat et d’autres activités génératrices de revenus. 

Les nouvelles sections GLFx en Asie 

  • GLFx Aceh est dirigée par l’organisation Rumah Relawan Remaja, menée par des femmes dans la province d’Aceh, en Indonésie. Dans cette région située au nord de Sumatra, où la biodiversité des océans Indien et Pacifique se rencontrent et où l’économie repose sur l’agriculture, la pêche et le tourisme, cette section vise à promouvoir la paix et à renforcer l’interaction durable entre les populations et la nature. Avec un accent particulier sur les femmes et les filles, la section GLFx Aceh restaure les mangroves et mène des activités d’éducation environnementale grâce à un vaste réseau de bénévoles, des initiatives de connaissance à long terme, un programme de gardes forestiers communautaires et la plantation de mangroves. 
  • GLFx Quang Nam est géré par l’organisation Green Youth Collective, menée par des jeunes et des femmes dans la province de Quang Nam, au Vietnam, entourée de montagnes, de forêts tropicales et de récifs coralliens. La section met en œuvre un modèle zéro déchet et un système alimentaire circulaire à travers l’agriculture régénératrice et l’agroforesterie. Grâce à ses centres d’apprentissage interactifs (Living-Learning) et à ses petits espaces de jardinage et d’agriculture en circuit fermé, GLFx Quang Nam mobilise des jeunes, des femmes, des agriculteurs et des travailleurs du secteur des déchets. 
  • GLFx Siargao est dirigée par l’organisation de jeunes Lokal Lab sur l’île de Siargao, connue pour sa forme de goutte d’eau et son statut de capitale du surf aux Philippines. La section vise à transformer l’île en un territoire autosuffisant grâce à des initiatives sociales, des pratiques écologiques, l’agroécologie et l’agriculture régénératrice, avec une approche circulaire inspirée des cultures insulaires. En collaboration avec les autorités locales, GLFx Siargao met en place des programmes de sensibilisation sur le tourisme durable, l’agriculture et l’artisanat, destinés aux jeunes ainsi qu’aux artisans et agriculteurs locaux. 
  • GLFx Himachal est pilotée par Zoo Outreach Organization dans l’Himalaya occidental de l’Inde, la partie de cette chaîne de montagnes la plus vulnérable au changement climatique, où les forêts et les neiges diminuent, tandis que les glissements de terrain et les conflits entre les humains et la faune augmentent. La section se concentre sur la restauration des paysages, la conservation de la faune, l’amélioration des moyens de subsistance durables et le renforcement du leadership des communautés locales et des peuples autochtones, y compris des femmes et des jeunes. Elle gère également une pépinière communautaire, mène des activités de recherche et évalue des données comportementales.

Les nouvelles sections GLFx en Amérique latine  

  • GLFx Alto Rio Pardo est dirigé par l’organisation agricole Rede de Coletores Geraizeiros, dans le nord de l’État du Minas Gerais, au Brésil. Cette région, caractérisée par ses forêts, prairies et broussailles, fait partie du point chaud de biodiversité le Cerrado. La section vise à améliorer la résilience socioéconomique et la durabilité environnementale grâce à la restauration des sols et des paysages. Elle met l’accent sur la collecte et la préservation des semences natives, la sécurité hydrique, les initiatives écologiques et d’autres actions climatiques. 
  • GLFx Imbabura, géré par la Fundación Tierra Viva, opère dans les Andes, au nord de l’Équateur, dans la province d’Imbabura. Ce territoire, qui comprend des forêts sèches et nébuleuses, des zones humides de haute montagne, des prairies, des broussailles et des zones arides, est habité par des communautés indigènes, afroéquatoriennes et métisses. La section, un groupe intergénérationnel, cherche à étendre la durabilité des fermes à l’échelle des paysages. GLFx Imbabura s’attaque à la perte progressive des savoirs ancestraux, de la biodiversité et de l’identité culturelle, et lutte contre les menaces pesant sur leur souveraineté alimentaire en adoptant l’agroécologie et en priorisant les moyens de subsistance durables, la conservation de la biodiversité, le renforcement des compétences, l’action climatique et le partage des savoirs. 
  • GLFx San Rafael Antioquia est dirigé par la Red Local de Turismo San Rafael, un réseau de jeunes dans une forêt tropicale andine, au nord-ouest de la Colombie. La section se concentre sur le tourisme communautaire régénératif et des initiatives productives visant à améliorer la conservation de la biodiversité et les conditions de vie dans cette zone rurale agricole, qui abrite des espèces uniques d’oiseaux, de primates, de félins et d’abeilles natives. GLFx San Rafael Antioquia renforce le tissu social local face à des défis tels que le conflit armé, l’exploitation minière, les projets hydroélectriques, l’élevage et l’expansion urbaine. 
  • GLFx Quilombo Lagoas, dirigé par GM Agropecuária e Assessoria, opère dans le territoire Quilombola Lagoas, dans l’État du Piauí, au sein de la région semi-aride de la Caatinga, au Brésil. À travers des pratiques durables, des systèmes agroforestiers et des initiatives agroécologiques, la section contribue au développement rural et restaure des zones touchées par la désertification, les sécheresses prolongées et la hausse des températures. GLFx Quilombo Lagoas renforce les moyens de subsistance locaux en liant les forêts à la production alimentaire, à l’éducation environnementale, au suivi des paysages et à d’autres activités communautaires, dont beaucoup impliquent des femmes et des jeunes. 
  • GLFx Uru Uru est géré par Uru Uru Team, une organisation indigène dirigée par des jeunes, dédiée à la préservation du lac Uru Uru en Bolivie. Ce lac abrite des communautés indigènes, des dizaines d’espèces d’oiseaux et des flamants uniques. La section utilise les totoras, plantes aquatiques natives, pour absorber les métaux lourds présents dans le lac à cause de la pollution minière. Elle combat également la pollution plastique et les impacts de la crise climatique en combinant savoirs écologiques ancestraux, solutions innovantes et sensibilisation. Ces efforts visent à restaurer la pêche, l’agriculture et l’élevage durables. Leur jardin communautaire est un autre outil pour garantir leur durabilité écologique et économique.

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AUTRES CITATIONS  

« En rejoignant le réseau GLFx, Rumah Relawan Remaja est devenu une partie d’un mouvement plus vaste pour relever ensemble les défis mondiaux. C’est aussi une occasion de partager la perspective unique de Rumah Relawan Remaja, d’apprendre d’autres organisations et de jouer un rôle actif dans la construction d’un monde plus interconnecté et harmonieux », a déclaré Rahmiana Rahman, leader de GLFx Aceh   

« Nous sommes convaincus que nous pouvons améliorer les moyens de subsistance des communautés locales et restaurer l’écosystème côtier de Calabar, au Nigeria, en le faisant prospérer avec des mangroves et la biodiversité, pour les générations futures. Ensemble, nous continuerons à œuvrer pour une planète durable, en la laissant dans un meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvée », a déclaré Anna Obi Akpe, leader à GLFx Calabar.     

« Faire partie du réseau GLFx renforce notre engagement envers la transformation des écosystèmes et les communautés locales. Cela nous offre une feuille de route et une plateforme mondiale pour étendre nos efforts tout en collaborant avec des leaders visionnaires des paysages. Ensemble, nous ferons progresser l’économie verte et créerons un héritage pour les générations futures tout en protégeant notre terre », a déclaré Balbina Andrew, leader à GLFx Mwanza   

« Restaurer le Cerrado va bien au-delà de planter des arbres ; il s’agit de restaurer les connexions perdues entre les gens, la terre et leurs histoires. Chaque graine que nous plantons représente non seulement la renaissance d’un écosystème, mais aussi l’espoir d’un avenir plus juste et durable pour les communautés et les peuples traditionnels que nous appelons “chez nous” dans le Cerrado. En faisant partie de GLFx, nous pouvons élargir notre impact et renforcer nos activités de restauration et de protection du Cerrado, en assurant son intégrité écologique et le bien-être de ses communautés pour les générations futures », a déclaré Nondas Ferreira da Silva, coordinateur de GLFx Alto Rio Pardo   

« Il est impératif d’adopter une approche paysagère pour promouvoir une coexistence harmonieuse. Cela est particulièrement pertinent dans l’Himalaya, qui subit actuellement de graves impacts du changement climatique, notamment des crues soudaines, des glissements de terrain et la déforestation, affectant directement et également les communautés, la faune et la végétation », a déclaré Trisa Bhattacharjee, point focal de GLFx Himachal  

« La Fundación Tierra Viva est ravie de faire partie de GLFx, en partageant son approche paysagère et son engagement envers la durabilité. Cette alliance offre une opportunité de mettre en valeur son expertise en Équateur, en promouvant la conservation, les droits communautaires et la sécurité alimentaire, tout en mettant en œuvre des processus résilients et durables », a déclaré Mery Montesdeoca, de GLFx Imbabura  

« Intégrer le réseau GLFx représente pour les organisations de base, comme le Green Youth Collective, une opportunité inestimable pour se connecter et apprendre d’une communauté mondiale pertinente. Échanger avec d’autres membres et partager des idées sur la manière dont chacun relève ses défis est essentiel pour maintenir l’espoir dans les efforts collectifs que nous déployons tous », a déclaré Hanh Vu, leader à GLFx Quang Nam   

« Nous sommes ravis de rejoindre des communautés à travers le monde qui, comme nous, se préoccupent de la conservation et de la restauration de leurs paysages, qu’il s’agisse de femmes, d’hommes, de jeunes, de peuples autochtones ou de professionnels. Nous espérons attirer l’attention sur notre bien-aimée Caatinga et inspirer d’autres ici et ailleurs dans le monde », a déclaré Maria Geane Magalhães, coordinatrice de GLFx Quilombo Lagoas 

« Ceci c’est une opportunité de montrer notre territoire à d’autres comme nous, pour apprendre, échanger et changer le monde ensemble ; c’est la seule façon d’y parvenir. Pour nous, la conservation est un mode de vie, ce qui signifie qu’elle doit être durable et conduire au bien-être des personnes et de la terre ; c’est notre devise », a déclaré Daniela Daza, membre de GLFx San Rafael Antioquia    

« Faire partie du réseau GLFx, c’est comme intégrer une grande famille. Nous avons désormais des mentors et des pairs inspirants, que nous admirons, dont nous apprenons et avec qui nous grandissons tout en œuvrant pour un avenir plus durable pour notre île et au-delà », a déclaré Mark-David Pintucan, leader à GLFx Siargao   

« Pour l’équipe Uru Uru, c’est un grand honneur d’avoir été sélectionnée comme section du réseau GLFx. Nous pourrons partager notre projet avec une communauté dédiée à soigner notre Terre Mère et à trouver des solutions pour faire face aux impacts négatifs de la pollution minière et plastique, ainsi qu’aux effets du changement climatique dans notre communauté », a déclaré Mabel Calahuana, membre de GLFx Uru Uru. 

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Photo: GLFx Aceh

 

Anna Obi Akpe, leader à GLFx Calabar. Photo: GLFx Calabar

 

Photo: GLFx Alto Rio Pardo

 

Photo: GLFx Farankaraina

 

Photo: GLFx Himachal

 

Photo: GLFx Imbabura

 

Photo: GLFx Moyen-Chari

 

Photo: GLFx Mwanza

 

Photo: GLFx Quang Nam

 

Photo: GLFx Quilombo Lagoas

 

Photo: GLFx San Rafael Antioquia

 

Photo: GLFx Siargao

 

Photo: GLFx Uru Uru

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NOTES AUX RÉDACTEURS  

Pour obtenir plus d’informations, des photos ou organiser des interviews, contactez Kelly Quintero (k.quintero@cifor-icraf.org).  

À PROPOS GLFx 

GLFx est un réseau d’initiatives communautaires et de base, organisées de manière indépendante, qui transforment leurs paysages de bas en haut et plaident en faveur du changement politique. GLFx est conçu pour accélérer l’action locale en faveur de la restauration globale des paysages en connectant les membres aux connaissances, outils et réseaux nécessaires pour parvenir à un changement durable et holistique. GLFx est soutenu par les entités allemandes Ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Sûreté nucléaire et de la Protection des Consommateurs (BMU), l’Initiative internationale pour la protection du climat (IKI) et le Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), ainsi que la Fondation Robert Bosch et la Réseau international de Forêts Modèles (RIFM) avec le support du Gouvernement de Canada. Apprenez-en davantage sur globallandscapesforum.org/about-glfx/.  

À PROPOS DU GLF 

Le Global Landscapes Forum (GLF) est la plus grande plateforme mondiale de connaissances en matière d’utilisation intégrée des terres, reliant les personnes autour d’une vision commune pour créer des paysages productifs, rentables, équitables et résilients. Le GLF est dirigé par le Centre de recherche forestière internationale et agroforesterie mondiale (CIFOR-ICRAF), en collaboration avec ses cofondateurs, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la Banque mondiale, et les membres signataires de la Charte. Apprenez-en davantage sur www.globallandscapesforum.org. 

 

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