Le monde a besoin de solutions africaines : « Ensemble, nous pouvons passer de la survie à la prospérité »

12 Oct 2023

English

Nairobi, Kenya (12 octobre 2023) – Hier, lors de la Conférence mondiale GLF Nairobi 2023 : Une nouvelle vision pour la Terre, des milliers d’acteurs du changement, des scientifiques, des praticiens et des dirigeants communautaires africains de tous âges se sont réunis à Nairobi et en ligne depuis 130 pays pour échanger sur les moyens de transformer les systèmes alimentaires, de préserver les droits fonciers et de restaurer les paysages grâce à des solutions pilotées par les Africaines et les Africains.

Les intervenants ont présenté plusieurs pistes pour que le continent africain et sa population puissent renforcer leur résilience face à la crise climatique et aux autres défis écologiques.

« Nous disposons déjà de solutions et d’outils pour en développer de nouveaux et dont le monde a réellement besoin », a déclaré Éliane Ubalijoro, PDG du Centre pour la recherche forestière internationale et du Centre international pour la recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF) et Directrice générale de l’ICRAF.

« Et si nous réunissons nos efforts, nous pouvons passer de la survie à la prospérité. Nous vivons à l’ère du numérique qui est caractérisée par l’interconnectivité et l’interdépendance. Il est temps de tirer le meilleur parti de cette époque en utilisant des outils comme l’intelligence artificielle et la recherche de pointe pour relever les défis mondiaux de manière inclusive et responsable. Il est aussi temps de veiller à ce que les connaissances et la sagesse du monde entier soient partagées avec celle et ceux qui en ont le plus besoin. Notre travail, en collaboration avec nos partenaires, apporte des solutions concrètes à certains des défis les plus urgents de notre époque ».

« Notre résilience est directement liée à la manière dont nous protégeons et gérons nos paysages », a souligné Jochen Flasbarth, Secrétaire d’État au Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ).

« Les paysages nous fournissent bon nombre de services écosystémiques et constituent le pilier de l’agriculture. Les projets de restauration, allant de la restauration des sols à la réhabilitation des tourbières en passant par la restauration des paysages forestiers, offrent une remarquable opportunité de créer de nouveaux emplois verts. Ils constituent un exemple pertinent des synergies qui peuvent exister entre la gestion environnementale et la prospérité économique ».

« Nous ne pouvons pas parler de transformation des systèmes alimentaires dans un pays comme le Kenya et dans la majeure partie de l’Afrique sans vraiment placer les agriculteurs au cœur de cette démarche », a rappelé Daniel M’Mailutha, PDG de la Fédération nationale des agriculteurs du Kenya (Kenyan National Farmers’ Federation ou KENAFF).

« Nous devons nous assurer que les agriculteurs comprennent qu’il est dans leur intérêt de faire ce qui est juste pour les paysages ».

« Près de 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui impacte directement la moitié de la population mondiale », a avancé Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD).

« En dégradant les terres, nous dégradons notre capacité à produire des aliments suffisants et nutritifs, une eau et un air de qualité. Au cours du siècle passé, l’Afrique a subi 44 % des plus grandes sécheresses mondiales. Au cours des 50 dernières années, le continent a subi des dommages économiques évalués à plus de 70 milliards de dollars, sans parler des immenses difficultés humaines. L’Afrique détient une clé grâce à ses riches écosystèmes, ses traditions et ses savoirs. Le continent pratique depuis longtemps une agriculture durable, depuis les champs en terrasses du Rwanda jusqu’aux traditions agroforestières d’Afrique de l’Ouest. Il est donc temps d’amplifier ces solutions menées par les Africaines et les Africains, en les développant et en les diffusant ».

« Nous encourageons l’utilisation d’aliments locaux issus de la biodiversité. Pour ce faire, nous disposons d’un cadre politique, d’un avis juridique appelant tous les meuniers à commercialiser leurs produits avec des aliments oubliés afin de s’assurer que les ménages locaux utilisent davantage d’aliments locaux issus de la biodiversité », a affirmé Philis Njane, directeur adjoint de la recherche et de l’innovation et économiste agricole au ministère de l’Agriculture du Kenya.

« Nous devons rendre l’agriculture cool pour tout le monde ».

« En Afrique, et surtout dans mon pays, l’agriculteur moyen est âgé de 60 ans alors que notre nation est assez jeune. Cela soulève une question : qui va nous nourrir ? », a précisé Jenice Achieng, représentante nationale de YPARD au Kenya.

« Nous devons changer le discours selon lequel nous devons aller dans les villes pour obtenir des emplois pour cols blancs et ainsi montrer qu’il y a un avenir dans l’agriculture ».

La Conférence hybride GLF Nairobi 2023 : Une nouvelle vision pour la Terre se tient à Nairobi (Kenya) et en ligne les 11 et 12 octobre 2023. La Conférence réunit notamment d’éminents scientifiques, militants, dirigeants autochtones, spécialistes de la finance, femmes, jeunes, décideurs politiques, acteurs du secteur privé.

La première journée a été consacrée aux solutions souveraines africaines. La seconde journée rassemblera un public mondial pour élaborer un guide de survie pour une planète en crise et permettra de préparer le terrain pour un monde plus juste avant la tenue de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) de 2023.

###

NOTES AUX RÉDACTEURS

  • Pour plus d’informations, de contenus, de citations supplémentaires, de conseils sur les thèmes abordés lors de la Conférence et/ou pour organiser des entretiens avec des intervenants ou des partenaires, veuillez contacter Kelly Quintero à l’adresse suivante : k.quintero@cifor-icraf.org.
  • Visitez la page Flickr du GLF où nous partagerons bientôt des images de la Conférence mondiale.
  • Vous trouverez des outils pour les journalistes dans la salle de rédaction de l’événement, notamment un tableau Trello contenant des vidéos, des ressources pour les réseaux sociaux et d’autres contenus pour le partage de contenus.

À propos du GLF
Le Global Landscapes Forum (GLF) est la plus grande plateforme mondiale de connaissances en matière d’utilisation intégrée des terres, reliant les personnes autour d’une vision commune pour créer des paysages qui soient productifs, rentables, équitables et résilients. Le GLF est dirigé par le Centre de recherche forestière internationale et agroforesterie mondiale (CIFOR-ICRAF), en collaboration avec ses cofondateurs, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la Banque mondiale, et les membres signataires de la Charte. Apprenez-en davantage sur www.globallandscapesforum.org.

Share your thoughts with us