Le plus grand puits de carbone du monde est en danger, avertit un centre de recherche

21 Juin 2024

Des experts de premier plan sur les forêts d’Afrique centrale soulignent l’importance régionale et mondiale du Bassin du Congo ainsi que les menaces auxquelles fait face la deuxième plus grande forêt tropicale de la planète.

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Bonn, Allemagne (20 juin 2024) – Le Bassin du Congo représente l’une des zones sauvages les plus cruciales au monde et joue un rôle essentiel dans la séquestration globale du carbone. Cependant, cet écosystème est désormais menacé par la déforestation, la dégradation et la crise climatique.

La deuxième plus grande forêt tropicale de la planète séquestre environ 40 gigatonnes de carbone chaque année, soit environ l’équivalent total des émissions annuelles de carbone produites par les êtres humains, selon le rapport État des Forêts de l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale (OFAC).

« C’est une question d’importance mondiale. Le Bassin du Congo est une source majeure de pluie pour la région du Sahel. Une proportion considérable des services écosystémiques mondiaux provient de cette région », a déclaré Richard Eba’a Atyi, Coordinateur régional pour l’Afrique centrale au CIFOR-ICRAF, lors d’un forum tenu aujourd’hui à Bonn, en Allemagne.

Les forêts d’Afrique centrale fournissent également des ressources naturelles vitales à 75 millions de personnes, couvrant le Cameroun, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon.

« Ce n’est pas seulement pour la conservation en soi, mais pour le bénéfice des communautés locales et des peuples autochtones qui y vivent, pour leurs moyens de subsistance et leur bien-être. Si ces forêts sont encore debout aujourd’hui, c’est grâce aux soins que les gens leur apportent », a souligné le Dr Aurélie Flore Koumba Pambo, Facilitatrice au sein du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC).

Malgré leur importance cruciale, les forêts du Bassin du Congo sont détruites à un rythme alarmant, avec des projections suggérant qu’elles pourraient diminuer de 27 % d’ici 2050 sans mesures urgentes.

Les activités minières et d’exploitation forestière sont des moteurs majeurs de la déforestation dans la région, souvent menées illégalement ou sans préoccupation pour la durabilité. Les experts estiment qu’une meilleure compréhension des forêts du Bassin du Congo est nécessaire pour s’attaquer à ces causes profondes.

« Il est difficile de gérer les ressources naturelles sans informations précises à leur sujet. La science est indispensable pour éclairer les décideurs, et cela nécessite à la fois des ressources humaines et financières », a déclaré Eba’a Atyi.

De 2008 à 2017, le secteur forestier et environnemental en Afrique centrale ne représentait que 11,5 % du financement mondial dédié à la conservation et à la gestion durable des forêts tropicales. Les experts insistent sur l’urgence d’une action pour sécuriser le financement nécessaire à la conservation de ces forêts à haute valeur écologique.

Le Forum hybride de l’OFAC : Quel est l’état des forêts d’Afrique centrale?, présenté par l’OFAC et organisé par le Global Landscapes Forum (GLF), a réuni aujourd’hui à Bonn, en Allemagne, plus de 700 experts de premier plan, praticiens et décideurs, ainsi que des participants en ligne.

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NOTES AUX RÉDACTEURS

Pour connaître les perspectives des experts sur les dernières recherches, opportunités et solutions pour une gestion durable des forêts dans le Bassin du Congo, inscrivez-vous gratuitement ici.

Trouvez des photos du Bassin du Congo, des intervenants et du forum hybride de l’OFAC ici.

En savoir plus sur les forêts d’Afrique centrale ici : Facts & Figures Protected Areas of Central Africa 2024 (EN) et Etat des Forêts 2021 (FR et EN)

Les interviews sont particulièrement encouragées, en anglais ou en français, avec :

  • Christian Ruck, Facilitateur du PFBC de la République fédérale d’Allemagne, expert en gestion durable des forêts, changement climatique et financement forestier, notamment dans le contexte de l’Allemagne.
  • Florence Palla, coordinatrice de projet chez OFAC RIOFAC, expert en gestion des données forestières et en gestion durable des forêts, en particulier dans les contextes du Cameroun, de la République du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République démocratique du Congo, du Rwanda, du Burundi, du Tchad, de Sao Tomé-et-Principe, de l’Angola et de la République centrafricaine.
  • Richard Eba’a Atyi, coordonnateur régional pour l’Afrique centrale au CIFOR-ICRAF, expert en gestion durable des forêts, notamment au Cameroun, au Congo et au Gabon.
  • Robert Nasi, directeur des opérations du CIFOR-ICRAF, expert mondial des forêts, prônant une intégration des sciences sociales et biologiques pour une meilleure gestion des forêts, des moyens de subsistance plus durables et des politiques forestières améliorées.

Pour plus d’informations, de photos et de citations, pour accéder aux enregistrements du forum, ou pour organiser des interviews avec des intervenants ou entrer en contact avec des histoires locales dans le Bassin du Congo, veuillez contacter Kelly Quintero (k.quintero@cifor-icraf.org).

À propos OFAC

L’Observatoire des forêts d’Afrique centrale (OFAC), soutenu par le projet RIOFAC financé par l’UE, est une initiative de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), fournissant des données et des informations essentielles sur l’état des forêts et des aires protégées en Afrique centrale. L’OFAC vise à soutenir la prise de décisions éclairées pour la gestion durable et la conservation des écosystèmes forestiers critiques de la région.

À propos du GLF

Le Global Landscapes Forum (GLF) est la plus grande plateforme mondiale de connaissances en matière d’utilisation intégrée des terres, reliant les personnes autour d’une vision commune pour créer des paysages qui soient productifs, rentables, équitables et résilients. Le GLF est dirigé par le Centre de Recherche Forestière Internationale et Agroforesterie Mondiale (CIFOR-ICRAF), en collaboration avec ses cofondateurs, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la Banque mondiale, et les membres signataires de la Charte. Apprenez-en davantage sur www.globallandscapesforum.org.

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